Travailler ensemble, deux mots qui portent un air d’évidence, mais la musique ne suit pas toujours.

La CMR est un lieu virtuel de convergence des intérêts, qui ne sont pourtant pas toujours mutuels. Alors il est nécessaire d’en structurer et charter les dynamiques sociales pour assurer la place de chacun(e), la compréhension mutuelle des enjeux, des besoins et s’accorder pour mener ce travail ensemble.

Objectifs de la CMR

Pour qu’une CMR puisse fonctionner, il lui faut un objet, cet objet justifie des moyens, dans le respect des besoins de chacun. Il est aussi nécessaire de prévoir une régulation lorsque les acteurs de la CMR s’écartent de son objet, ou qu’il semble nécessaire d’actualiser son objet ou ses moyens.

Quelques répétition dans cette rédaction, mais finalement ce qu’on vient de définir, c’est un groupement d’intérêts.

Ici, intro repose sur une CMR dont voici les intérêts :

  • Les patients attendent une meilleure prise en charge.
  • Les soignants souhaitent de la formation pour des compétences langagières pour améliorer la qualité de leur prise en charge.
  • Les chercheurs veulent comprendre au mieux les phénomènes impliqués.

Pour cela, il y a des contraintes évidentes que l’on peut nommer, et d’autres qu’il conviendra de nommer avec les premiers résultats de l’ethnographie in-situ.

  • Les patients ont besoin d’un cadre sécurisant pour recevoir leurs soins en toute intimité.
  • Les soignants ont besoin qu’on respecte leur espace, leurs compétences, et qu’aucun obstacle ne s’immisce entre eux et les patients.
  • Les chercheurs ont besoin d’accéder à des données authentiques, pour formuler des résultats au plus proche de l’objectivité attendue dans la communauté scientifique.

Ces besoins sont divergents. Si les chercheurs interviennent avec leur matériel de captation, ils envahissent l’espace de travail des soignants et de soin des patients. Si les patients conservent l’intimité stricte, les chercheurs n’accèdent à aucune donnée. Et si les soignants sélectionnent uniquement certaines situations pour s’ouvrir à l’observation, les données peuvent manquer d’authenticité.

Il apparaît donc que pour que chacun puisse accéder au bénéfice de cette recherche, chacun devra faire des concessions. C’est là que la CMR intervient, elle permet de discuter des intérêts, contraintes et besoins de chacun.

La liberté d'expression et la formation aux enjeux pour chacun permet de prendre des décisions ensemble pour une science plus juste et plus fiable.

Nature des échanges

Pour permettre l’implication de chacun dans le programme de recherche intro, et co-construire le protocole de recherche, nous envisageons une sensibilisation commune, à partir de questions concrètes. Pour cela, il faut dresser un inventaire des situations potentiellement observables, et associer à chaque situation les perceptions, intérêts et besoins de chacun. Lorsque ces contingences sont inconciliables, alors on sensibilise pour prioriser ensemble.

L’idée est alors, soit de créer une situation observable en neutralisant les obstacles, soit adapter le protocole d’observation.

Régulation

Comme tout processus démocratique, il fonctionne lorsque tout le monde “joue le jeu”. Et la question ne se pose pas tant que “tout va bien”. La CMR étant d’abord un groupe social, avec des acteurs aux intérêts et besoins divers, des incompréhensions ou des conflits peuvent se glisser dans les échanges, les décisions de la CMR peuvent ne pas être respectées ou le processus démocratique peut être bloqué comme c’est le cas dans beaucoup d’associations collégiales.

Il convient donc de prévoir un organe régulateur qui assure le bon fonctionnement du processus décisionnel démocratique et son application. Cet organe peut prendre la forme d’un contrat social, une charte, avec des procédures de “repli”, ou la désignation d’une entité régulatrice.

Communication

Deux aspects de cette communication sont à structurer : la communication au sein de la CMR, et entre la CMR et l’extérieur de celle-ci.

Communication interne

Dans la mesure où les acteurs de cette CMR ont un fort besoin de formation (les chercheurs aux procédures médicales, les soignants et patients aux enjeux et méthodes scientifiques), et les porteurs ont besoin de communiquer pour assurer le fonctionnement de la CMR, la communication interne est prioritaire.

Cette com. interne a donc deux finalités : la formation, et le fonctionnement. Nous distinguerons les deux pour ce document.

Com. interne de formation : Diffusion

Un ou des média s’imposent pour vulgariser et former les différents acteurs aux pôles de compétences et connaissances.

Premières réflexions :

  • Podcasts ? Newlsetter ? Pour démocratiser une étude scientifique et faire le lien avec LIIPPS.

Com. interne de fonctionnement : Pilotage

Là, nous avons une première année de pré-pilotage à notre actif. Et de cette expérience émerge deux problématiques auxquelles la CMR doit répondre :

  • Les plannings qui sont parfois incompatibles, les délais entre les réunions sont parfois trop importants.
  • Le décalage entre les chercheurs et les soignants, qui ne fait pas pour l’instant l’objet à proprement parler d’une analyse mais devra pourtant être étudié pour être dépassé.

L’ensemble des réponses apportées à ces problématiques seront détaillées au fil de la progression au sein de la communauté.

Pour initier ce travail collaboratif, je me rapproche de la ligue de l’enseignement et plus particulièrement d’un Comptoir de l’Éducation Populaire. Ils se sont imposés depuis quelques années comme étant les porteurs d’une méthode collaborative plus ou moins horizontale pour inciter les institutions à une démarche participative.